Qu’est-ce qu’une identité visuelle participative ?
Contrairement à la démarche habituelle, où designers et commanditaires définissent seuls l’image de marque, l’identité visuelle participative repose sur l’intelligence collective. L’objectif est de construire une identité qui reflète la diversité, les valeurs et l’imaginaire collectif de la communauté concernée (habitants, salariés, usagers, écoliers, etc.).
Comment la mettre en œuvre ?
- Ateliers et brainstorming : Organisation de sessions où les participants imaginent, dessinent ou discutent autour de symboles, couleurs et formes qui résonnent avec le projet. On recueille ainsi les perceptions et aspirations du groupe.
- Systèmes graphiques évolutifs : Création de boîtes à outils graphiques (formes, couleurs, pictogrammes) que chacun peut combiner à loisir pour fabriquer son propre logo ou dérivé graphique, permettant à l’identité de vivre au gré des usages et des besoins.
- Plates-formes numériques et outils collaboratifs : Utilisation de plateformes en ligne pour recueillir des idées, des votes ou même des créations visuelles, poursuivant le processus participatif au-delà des ateliers présentiels.
- Animation et médiation : Un designer ou un facilitateur guide le groupe, synthétise les contributions et veille à la cohérence globale du résultat, sans imposer un regard unique.
Pour quels bénéfices ?
- Une image de marque réellement représentative : l’identité visuelle incarne ce que ressent, imagine ou veut véhiculer la communauté.
- Engagement et appropriation : les personnes impliquées se sentent co-propriétaires du projet et deviennent ses meilleurs ambassadeurs.
- Un univers graphique vivant, modulable, ouvert à l’évolution, souvent plus flexible qu’une identité conçue « en chambre ».
- Valeur d’exemple : cette démarche rend visible une façon différente de faire société, basée sur la concertation, la diversité et la co-création.
Exemples inspirants
- L’Autre Soie (projet à Villeurbanne) : identité basée sur des ateliers où chaque participant relie des points pour dessiner sa vision, créant ainsi une mosaïque collective qui sert de base au système graphique .
- Centre social de Neufchâteau : réunions, ateliers, recueil d’idées auprès des usagers pour élaborer logo et charte graphique, aboutissant à une identité reflet de la richesse des profils engagés.
- RDV 4C (Rennes) : une « boîte à outils graphique » où participants superposent des calques de formes pour co-construire leur logo d’atelier, dans une ambiance ludique et collaborative.
- Kulturhavna (Norvège) : identité graphique modulaire, où chaque citoyen peut ré-agencer les éléments pour façonner la communication de la ville et participer visuellement à son évolution.
Les clés d’une démarche réussie
- Clarté du processus participatif : bien expliquer comment et pourquoi chacun peut contribuer.
- Cadre graphique fort et malléable : offrir des repères, mais laisser une grande liberté d’exploration.
- Soutien par la médiation et le design : un accompagnement pour passer de la diversité des idées au rassemblement autour d’une identité cohérente.
La création d’une identité visuelle participative, c’est choisir de faire confiance à l’intelligence collective et miser sur la richesse de la diversité : un véritable levier d’innovation sociale et graphique.