Qu’est-ce qu’une signalétique participative ?
Il s’agit d’impliquer concrètement les personnes concernées (habitants, élèves, visiteurs, salariés…) dans la conception des signes, pictogrammes, textes et supports qui jalonnent un lieu. Cela passe souvent par :
- Des ateliers créatifs ou d’observation
- La récolte de témoignages sur la perception du lieu, des besoins et attentes spécifiques
- La co-création graphique (dessins, mots, choix des couleurs, formes…)
Le but : concevoir une signalétique qui ne se contente pas de guider. Elle raconte aussi l’histoire, l’atmosphère et les valeurs du lieu, tout en permettant aux participants de s’approprier leur environnement.
Les atouts de la démarche
- Identité forte et personnalisée : chaque signalétique reflète les singularités des communautés et des espaces. Par exemple, des signes dessinés par des enfants pour leur école, reconnus instantanément par tous.
- Accessibilité accrue : en faisant participer des publics aux besoins variés (PMR, enfants, personnes âgées…), la signalétique devient vraiment inclusive, utile à tous.
- Lien social : ces projets génèrent échanges, fierté collective et appropriation du territoire. Les usagers deviennent acteurs et ambassadeurs du lieu.
- Évolutivité : la signalétique peut s’adapter dans le temps aux changements du lieu ou des usages, notamment via des dispositifs modulaires et reconfigurables.
Comment mettre en place une signalétique participative ?
- Organiser des ateliers de co-conception : dessins, collections d’idées, mapping des besoins. Incitez les différents usagers à s’exprimer et à proposer des formes, pictos ou directions.
- Construire avec le terrain : contextualisez la signalétique : ce sont les histoires, les mots et les symboles qui font sens localement qui servent de point de départ.
- Designer en collaboration : un designer/facilitateur transforme les aspirations et créations en un système graphique cohérent et lisible pour tous.
- Fabriquer et implanter collectivement : associez les habitants ou usagers aux étapes de fabrication et d’installation : inauguration, atelier peinture ou pose des panneaux.
- Prévoir l’adaptabilité : optez pour des panneaux modulaires ou réversibles, refaisables facilement pour anticiper l’évolution des usages et des publics.
Exemples inspirants
- École Paule et Joseph Thiollier : signalétique conçue à partir de dessins d’enfants, créant une identité unique, ludique et facile à comprendre par les petits.
- Le Lieu Dit (Clermont-Ferrand) : le collectif Portemine a mis en place une signalétique participative, modulaire et évolutive, basée sur les ressentis et besoins des usagers du lieu culturel. Les dessins et textures proviennent de leurs ateliers et s’adaptent à la vie du lieu.
- Projet “C’est bon signe !” : des élèves imaginent et réalisent la signalétique de leur école, combinant aspect utilitaire et narration symbolique du vécu de leur communauté scolaire.
En conclusion : la signalétique participative, levier d’inclusivité et d’appartenance
La signalétique participative va bien au-delà de la simple orientation : elle donne du sens, renforce le lien au lieu et invite chacun à (re)découvrir et mieux s’approprier son environnement quotidien. Un véritable catalyseur d’innovation sociale et graphique !